[an error occurred while processing this directive] L'Equipe de France olympique aux JO de Turin - Le journal de Bruno Mingeon Bruno Mingeon : "On va se battre"
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Bruno Mingeon : "On va se battre"

Le 24/02/2006

Chaque jour, Franceolympique.com recueille les propos de Bruno Mingeon, porte-drapeau et capitaine de l'équipe de France olympique à Turin. Les descentes d'entraînement en bob à quatre se sont achevées jeudi soir. Maintenant, place à la compétition. Bruno va se battre pour obtenir le meilleur résultat possible. Il sait que ce sera difficile.

"Nous avons fait nos deux dernières manches d'entraînement jeudi soir, avant la compétition de bob à quatre. Je ne sais pas trop quoi penser. Rien à dire de notre première descente, où je fais deux fautes de pilotage, je prends le virage 4 trop haut, je loupe la ligne droite du 11 au 14. Et nous réalisons le 19e chrono de cette manche.

Dans la 2e, je corrige. Certes, il manquait quelques bobs parmi les meilleurs, par exemple l'Allemagne-1 d'André Lange ou le Canada-1 de Pierre Lueders. Je fais une bonne descente, j'ai un bon feeling, l'impression de réussir quelque chose de bien. Et le tarif, c'est le 11e chrono à 4/10e du meilleur. C'est cher. Cette piste donne l'impression que l'on paye cash le moindre décalage, alors qu'il y en a d'autres où l'on peut se permettre un travers, ou toucher un mur sans que le chrono s'en ressente trop. Sans avoir l'impression de faire de grosses fautes, nous sommes loin. Ca fait peur.

En poussée, nous avons réalisé 4"99 : il y a du mieux. Il faudra donc faire quatre manches parfaites en compétition, essayer de faire le moins d'erreurs possibles, mais je me pose quand même des questions. Pourquoi un tel écart ? Le bob russe peut partir à la faute dans le virage 14, comme l'a observé un des membres de notre staff posté là, et il ne perd pas autant de temps.

Il nous manque un truc dans notre bob, ou il y a un problème de conception. C'est ma conclusion. Nous l'avons touché tard. Nous devions l'avoir en octobre, et n'avons commencé à courir avec qu'en janvier. Nous n'avons pas eu le temps de le développer, de le mettre au point. Aux championnats d'Europe à Saint-Moritz le mois dernier, j'étais 19e, mais au fond du trou dans ma tête. Je savais donc pourquoi. Ici, ça n'est pas le cas. Je suis au top mentalement et physiquement, j'ai plutôt de bonnes sensations sur la piste, du moins concernant la dernière descente d'hier et celle d'aujourd'hui, et nous sommes à 4 ou 5/10e. C'est beaucoup trop. Il y a peut-être quelque chose à améliorer dans notre engin.

En tout cas, l'entraînement de ce soir était filmé, intégralement. Nous allons donc tout voir, pouvoir analyser la totalité de notre descente avant la compétition, essayer de comprendre. C'est vraiment un truc de fou. Je ne m'explique pas ces écarts. Avec cette impression d'être bien dans la ligne, je devrais être dans le top 5 !

Cette première descente où nous avons un mauvais chrono, l'an dernier, j'aurais compris, j'étais vraiment ‘à la ramasse', mais là, comme je ne fais pas de grosses erreurs, j'ai du mal à l'expliquer. Je vais me battre. Je vais essayer de reproduire en course ces deux descentes où j'ai tenu une bonne ligne, je peux encore gagner 1 ou 2 dixièmes. Demain matin, on fera donc une séance vidéo. D'habitude, le jour de la course, on ne le fait pas. Là, c'est nécessaire.

Nous partirons 21e. On verra bien. Depuis que nous sommes ici, j'ai pris des coups sur la tête, mais je me suis battu, j'ai fait toutes les manches en bob à 2 et 4 pour essayer de trouver le truc. Ca n'est pas facile mais je m'accroche. On va y aller en conquérants. Nous sommes des compétiteurs. Nous avons beaucoup travaillé, beaucoup évolué pour nous rapprocher des meilleurs, et pour le moment, ça n'est toujours pas ça. Comme je le disais, sur des descentes où on se sent proche, quand on voit le temps qu'on perd, ça fait peur.

Nous allons bien sûr essayer d'être encore plus performants. Je vais me concentrer sur la ligne, faire quatre bonnes manches, me battre jusqu'au bout, et on fera les calculs à la fin.

Bravo aux relayeuses du biathlon, ça fait 9 médailles maintenant, et donc, nous sommes en mesure de dépasser le total record de Salt Lake City. J'ai vu le géant parallèle à la télé, et j'ai bien aimé ce qu'a dit Isabelle Blanc. Une grande championne qui arrête sa carrière et qui le prend avec une belle philosophie.

Tous mes encouragements aux fondeuses pour le 30km libre en ski de fond, et à Ingrid Jacquemod pour le géant dames. Pour notre part, nous allons essayer de faire de notre mieux dans la compétition qui démarre à 17h30."