[an error occurred while processing this directive] L'Equipe de France olympique aux JO de Turin - L'actualité Jason Lamy-Chappuis combine ses talents
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Jason Lamy-Chappuis combine ses talents

Le 09/12/2005

Le renouveau du combiné nordique français porte un nom : Jason Lamy-Chappuis. Dès le début de la Coupe du Monde 2005-2006 de la spécialité, en quatre épreuves, disputées à une semaine d'écart en ouverture à Kuusamo (Finlande) puis à Lillehammer (Norvège), le jeune jurassien de 19 ans a sauté loin, poussé fort sur ses bâtons, s'est classé quatre fois dans les 15 premiers avec d'entrée une 4e place en Finlande, et a rempli les critères de sélection pour participer aux épreuves individuelles des Jeux de Turin. Le 18 décembre, il est monté sur son premier podium : 3e du sprint à Ramsau! Jason nous raconte son histoire.

« Je suis né le 9 septembre 1986 à Missoula, dans le Montana aux Etats-Unis. Ma maman est Américaine, mon père Français, Jurassien. Ils étaient moniteurs au Club Méditerranée de Copper Mountain, une station de ski du Colorado. J'ai passé les trois premières années de ma vie aux USA, et j'ai débuté le ski alpin là bas. Mes parents ont décidé de partir en France, car mener une vraie vie de famille était impossible compte tenu de leur travail au Club Med. Daniel, mon papa a repris des études et est devenu informaticien et ma maman, professeur d'Anglais en école primaire. Nous nous sommes installés à Bois d'Amont dans le Jura, chez mes grands-parents qui tenaient une épicerie.

Zoom/FFS
Zoom/FFS
J'ai d'abord fait du ski de fond à 5-6 ans, puis j'ai découvert le saut à ski à 7 ans, aux Rousses, à 5 kilomètres de chez moi. Déjà, tout petit, j'adorais sauter les bosses. Là, sur le tremplin des Rousses, j'ai commencé à 10m, puis 25m, 30m, 40m etc.. Ca m'a tout de suite plu. En même temps, je participais à des coupes du Jura de ski de fond, je continuais donc les deux disciplines en parallèle et je ne voulais abandonner ni l'une ni l'autre.

Je me suis donc naturellement dirigé vers le combiné nordique. Nicolas Michaud, qui est aujourd'hui le patron national de cette discipline, était entraîneur au Comité du Jura. Je travaille avec lui depuis que j'ai 10 ans.
J'ai appris, j'ai progressé, j'adorais la compétition.
Le vrai déclic est arrivé quand j'avais 17 ans. Début 2003, j'ai été sélectionné en équipe de France pour participer au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne (FOJE) à Bled, en Slovénie. Il y avait là des Norvégiens et des Finlandais de ma classe d'âge, je me suis frotté pour la première fois au haut niveau international, j'ai sauté loin, J'ai bien géré ma couse de fond et j'ai gagné !

J'ai débuté en Coupe du Monde en mars 2004, carrément à Holmenkollen en Norvège, le lieu mythique du ski nordique. J'étais un peu impressionné, mais je me suis classé 6e du saut. En fond, je n'avais pas le niveau et j'ai reculé à la 27e place. Faire dans les 30 pour ma première épreuve sur le circuit mondial, c'était quand même bon à prendre.

La saison dernière, 2004-2005, j'avais perdu mes sensations en saut, mais j'ai progressé sur les skis. Alors cet été, j'ai beaucoup travaillé sur le tremplin, un entraînement intensif qui m'a permis de gagner en stabilité, de trouver le relâchement et la régularité pour ne plus avoir à me poser de questions. Et ca a marché !

Dès la première épreuve à Kuusamo le 25 novembre dernier , je remporte le saut. Quelle surprise ! Je ne m'y attendais pas. Et je me classe quatrième. Jouer le podium après le saut, cela donne des ailes ! On m'apprend que c'est la meilleure performance française depuis 1998. Dans la foulée, je deviens sélectionnable pour Turin et me voilà libéré. Ce qui arrivera ensuite, ce ne sera que du bonus, du bonheur.
Zoom/FFS
Zoom/FFS
Il faut bien sûr que je progresse en fond. Maintenant que mes performances en saut me permettent de partir avec les meilleurs pour la course, quand je regarde un gars comme le Finlandais Hannu Maininen, déjà 3 victoires cette saison et leader de la Coupe du monde, il pèse au moins 15 kilos de plus que moi, et est de 10 ans plus âgé.
Je manque encore de puissance, d'endurance. Cela viendra année après année, j'entends bien gravir les échelons petit à petit.

Je m'entraîne au Pôle France de Prémanon, notamment avec Fabrice Guy, le champion olympique d'Albertville 1992, qui s'occupe de temps en temps de moi, et m'apporte son expérience. En même temps, je suis des études par correspondance, je prépare une licence de math après l'obtention d'un Bac «S» il y a deux ans. D'ailleurs, en revenant de Lillehammer et avant de partir en stage, je m'y suis remis. Ca change les idées !

Pour Turin, je m'estime encore un peu jeune. J'irai pour apprendre, j'ai envie de vivre les Jeux à fond. C'est un rêve de gosse qui se réalise, et si je me classe dans les 10 premiers, ce sera parfait. Certes, je peux faire un bon coup sur le saut, mais je compte surtout être présent dans quatre ans à Vancouver. Si tout continue, si tout se passe bien. Je dois progresser, progresser encore et ne pas perdre mes sensations en saut. .

En attendant, je suis tous les résultats de l'équipe de France Olympique, je me réjouis des performances de Raphaël (Poirée), des Vincent (Defrasne et Vittoz), de Stéphane Tissot qui a fait 2e du slalom à Beaver Creek. Je suis à fond derrière tout le monde. Christian Persicot, l'adjoint du DTN Gérard Rougier pour le ski nordique, me disait récemment que son objectif, c'était de créer une grande famille, une équipe unie. Nous serons d'autant plus forts si nous sommes unis»