Une grande première pour Sandra Laoura
![]() |
Début décembre, elle s'était à nouveau fracturée l'épaule gauche et n'avait repris la compétition qu'il y a trois semaines à Lake Placid. "Peut être que de m'être blessée m'a aidée. En fait, cela m'a permis de mettre plein de choses en place. Il y a eu une semaine de doute, juste après la blessure, et puis j'ai vite positivé. De toute façon, je n'ai pas vu la blessure comme quelque chose de contraignant. J'étais bien entourée, bien soignée. Après, j'ai travaillé avec l'aide de la vidéo." a-t-elle expliqué.
Alors qu'une partie de l'équipe de France était déjà à pied d'œuvre dans le Piémont, Sandra participait le 5 février à une ultime épreuve de Coupe du Monde, à Spindleruv Min en République Tchèque, où elle se classait 2ème - le deuxième podium de sa carrière après une autre 2e place obtenue à Lake Placid en janvier 2003-. Un véritable déclic sur la route des Jeux.
![]() |
Sous les projecteurs, elle a été ensuite la plus rapide à dévaler les bosses, ponctuant ce parcours par un «hélico» parfaitement exécuté, puis un «back flip» (saut périlleux arrière) très ample, mais avec une réception un peu difficile, assise, ce qui lui a sans doute coûté des points et un meilleur classement. C'est la Canadienne jennifer Heil qui s'est imposée devant la Norvégienne Kari Traa, championne olympique il y a quatre ans à Salt Lake City.
Cette médaille de bronze remportée par l'enfant de Constantine, arrivée en France à l'âge de deux ans, la Plagnarde qui avait attiré un grand nombre de supporters de ce côté de la frontière, l'a comblée de bonheur. «J'étais vraiment dedans. J'ai su être présente le jour J» a-t-elle déclaré. «C'est chouette. Ce que j'avais programmé est arrivé. J'avais tout mis en place. Aux entraînements, tout allait bien. Je n'avais pas mal à l'épaule. J'avais gardé beaucoup de jus. Je ne me suis pas trop mis de pression. Pour réussir, il fallait que je travaille mes petits sauts. C'est aussi la première médaille française, c'est bien, je suis contente. Le sport qu'on fait n'est pas médiatique. Il mérite plus d'exposition».
Le camp français, qui a vécu un hiver noir avec les blessures de Laurent Niol (forfait pour les Jeux), Pierre Ochs et Guilbaut Colas, tous deux présents à Turin, perpétue ainsi une belle tradition en «freestyle» aux Jeux Olympiques : il s'agit en effet de la 5e médaille tricolore (Edgar Grospiron, or à Albertville 1992 et bronze à Lillehammer 1994, Olivier Allamand (argent à Albertville), Richard Gay, bronze à Salt Lake City 2002), mais la toute première féminine.