Garmisch-Partenkirchen 1936 : les repères
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Le ski alpin est admis pour la première fois aux Jeux. Entrée tumultueuse puisque le Comité international olympique, fidèle à sa conception pure et dure de l'amateurisme, interdit de compétition les moniteurs de ski autrichiens et suisses considérés comme des professionnels.
Le Britannique Arnold Lunn, le pere du ski alpin qu'il a codifié, déjà très agacé par la propagande nazie ambiante, se prononce en faveur d'un boycottage. II n'est pas suivi. Bien d'autres polémiques émailleront, jusqu'aux JO 1972 (exclusion de l'Autrichien Karl Schranz trois jours avant les Jeux), les rapports tendus et souvent conflictuels entre les dirigeants du ski alpin et ceux du CIO.
Chez les messieurs comme chez les dames, seul le combiné, disputé sous la forme d'une descente suivie d'un slalom, donne lieu à l'obtention de médailles.
La sélection française ne compte aucune skieuse dans ses rangs mais elle est forte de sept éléments : Emile Allais, Roland Allard, René Beckert, André Tournier, Emile Folliguet, René et Maurice Lafforgue (futur père des jumelles Ingrid et Britt qui s'illustreront au début des années 70).
Le foehn et la pluie détériorent la neige sur les terrains du Kreuzeck. Quel tracé choisir, sur les trois prévus, pour organiser la descente ? Quelques heures seulement avant la course, le jury, présidé par le Docteur Votsch, opte pour la piste Neuner qui serpente dans la forêt. C'est le Norvégien Birger Ruud, champion olympique... de saut qui accomplit les 3,8 km du parcours en près de cinq minutes (4 min 47 sec 4) après avoir utilisé un rocher comme... tremplin dans le dessein de prendre un raccourci.
Emile Allais termine quatrième en 4 min 58 sec 8. Très rapide dans les secteurs pentus, il perd une dizaine de secondes sur un replat conduisant à l'arrivée. II accuse le fartage. Que s'est-il réellement passé quand on sait que l'opération a été confiée à l'entraîneur des fondeurs français, un... Norvégien nommé Karby. Le compatriote de Ruud replique: "Mon fartage était bon. Ce n'est pas le cas de la technique des Français..."
Troisième du slalom - il remonte dans la pente après avoir manqué le franchissement d'une double porte -, Emile Allais s'adjuge la médaille de bronze du combiné. La première médaille olympique du ski alpin français.
Commence pour Emile Allais une prestigieuse carrière au cours de laquelle il mettra son talent éclectique et sa personnalité au service du ski : champion ("triplé" descente, slalom et slalom géant au Mondial 1937), théoricien ("Méthode française de ski" mise au point avecPaul Gignoux), entraîneur (équipe du Canada aux Jeux de 1948), créateur de pistes et de stations (Portillo du Chili, Squaw Valley, Courchevel...).