Salt Lake City 2002 : résumé
Les Canadiens, superstitieux, mais glorieux
Cinquante ans d'attente, jour pour jour... pour conjurer le sort, l'un des préparateurs (canadien) de la patinoire olympique de Salt Lake glisse sous la glace un dollar (canadien) et prévient l'équipe nationale qu'il y a un peu du pays sous leurs patins.
En battant les Etats-Unis sur le score de 5 à 2, l'équipe canadienne des légendes Lemieux et Gretzky redonne sa couleur à la feuille d'érable et introduit un nouvel objet de superstition qui sera par la suite repris par différents athlètes (canadiens) pour les accompagner vers la gloire.
Les insatiables écrasent la concurrence
L'or olympique constitue le point d'orgue de la carrière d'un athlète. Mais certains dont la discipline le permet font des Jeux olympiques un tremplin vers la légende en multipliant les titres olympiques dans la même olympiade. Les Jeux de Salt Lake City furent particulièrement riches en exploits de ce genre (voir Les exploits de Salt Lake City).
Si les Jeux de Nagano avaient consacré le fondeur Bjoern Daehlie, ceux de Salt Lake verront le couronnement de son compatriote et quasi homonyme Ole Einar Bjoerndalen sur biathlon. Avec quatre médailles d'or, le grand rival de Raphaël Poirée fait un carton plein sur la cible et marque à jamais l'histoire de sa discipline.
A 31 ans, le norvégien Kjetil Andre Aamodt devient le skieur alpin le plus médaillé de l'histoire des Jeux Olympiques, le premier à obtenir sept médailles olympiques. Après le bronze au géant et l'or au super G d'Albertville, l'argent au combiné et en descente à Lillehammer où il obtint également le bronze en super G, il réalise le doublé en or au combiné et sur le super-G, au grand dam du chouchou du public Bode Miller.
L'Allemagne toujours, la Russie de moins en moins
La France finit sixième meilleure nation derrière les intouchables délégations allemande (1ère avec 35 médailles), américaine (3ème - 34) et russe (5ème- 23) et les nations spécialisées que sont la Norvège (2ème - 18 médailles sur 22 récoltées dans trois disciplines) et le Canada (5ème - 14 médailles obtenues sur la glace).
L'Allemagne qui avait déjà dominé les Jeux olympiques de Nagano réédite à Salt Lake et s'affiche comme la plus grande nation hivernale... et la plus complète : nouveau record du nombre de médailles, équilibre entre les 18 médailles en ski et les 17 en sports de glace, avec une prédilection pour le biathlon et le patinage de vitesse.
A contrario, la Russie continue sa chute : après avoir dominé les Jeux de Lillehammer et obtenu une troisième place au classement des médailles à Nagano, elle n'obtient que 16 médailles, son plus mauvais résultat aux Jeux olympiques, finit 4ème nation et laisse derrière elle quelques traces de dopage.
Le Short track et ses surprises
Le patinage de vitesse sur piste courte à Sal Lake City restera longtemps dans les annales. D'abord parce que la Chine, qui poursuit sa course à la domination sportive, y remporte ses premières médailles d'or olympiques d'hiver, en 500 m dames, grâce à Yang Yang qui rééditera sur 1000 m, s'adjugeant par ailleurs l'argent du relais sur 3000 m.
Ensuite parce que la piste courte a offert la médaille la plus miraculeuse des Jeux de Salt Lake, peut-être même de l'histoire des Jeux olympiques, avec le sacre de Steven Bradbury, Australien au palmarès international vierge qui participait à ses troisièmes Jeux olympiques. Béni des dieux de l'Olympe, Bradbury est rescapé en quart grâce à une disqualification, puis en demi-finale où il profite d'une chute collective des concurrents qui le précédaient sur la glace. En finale, alors que, bon dernier à une demi-piste, il assiste au dernier virage comme spectateur privilégié, une nouvelle chute en chaîne met tous ses concurrents à terre et lui offre une arrivée dégagée. Se frayant un chemin parmi les seigneurs – des chus - de l'anneau, il offre à l'Australie sa première médaille d'or hivernale.