Sapporo 1972 : résumé
Première asiatique réussie
Expulsion de Schranz en préambule
Une exclusion, sur fond de professionnalisme. Un Espagnol vainqueur en ski alpin. Un triplé japonais en saut à skis. Un triplé en or pour un patineur néerlandais et une fondeuse soviétique. Les premiers jeux Olympiques d'hiver organisés sur le continent asiatique ont été particulièrement riches en émotions fortes et variées.
Désignée pour accueillir les Jeux de 1940, mort-nés pour cause de conflit mondial, Sapporo, la capitale d'Hokkaïdo, l'île la plus septentrionale du Japon, organise enfin les JO d'hiver (photo 1), huit ans après le succès des Jeux d'été de Tokyo.
Le 3 février 1972, l'empereur Hirohito (photo 2) ouvre ces Jeux, auxquels plus de 1000 concurrents vont participer malgré l'éloignement de l'Europe.
Le Japon a mené à bien des travaux colossaux, défrichant et creusant la montagne à coups de dynamite et de bulldozers pour tracer les pistes de ski ou de bobsleigh, ou construire une tour de télévision (photo 3). Tant pis si ces installations seront détruites après les Jeux. Il faut montrer la puissance de l'économie et de la technologie japonaises.
Les dernières heures avant les Jeux ont été très agitées avec l'exclusion du grand champion de ski alpin Karl Schranz (photo 4), pour faits de professionnalisme, trois jours avant la cérémonie d'ouverture. Une décision sur laquelle le vieux et très rigide président du CIO, l'Américain Avery Brundage, a pesé de tout son poids.
Un Espagnol en vedette
Schranz étant le seul sanctionné, l'Autriche crie au scandale et parle de retirer ses représentants. Mais le champion autrichien lance un appel au calme. Quand il rentre au pays, quelques jours plus tard, il reçoit un accueil triomphal.
Le tournoi de hockey sur glace pâtit de l'absence du Canada, qui ne participe plus aux compétitions internationales depuis 1969 et n'envoie pas d'équipe à Sapporo pour protester contre le professionnalisme déguisé, en vigueur en URSS et en Europe de l'Est.
Sur le plan sportif, le Néerlandais Ard Schenk (photo 1) s'offre un somptueux triplé en or en patinage de vitesse, sur 1500, 5000 et 10.000 m. Exploit identique en ski de fond pour la Soviétique Galina Koulakova, victorieuse du 5 km, du 10 km et du relais 3x5 km.
Mais le héros de Sapporo est un Espagnol, Francisco Fernandez-Ochoa (photo 2), vainqueur surprise du slalom, qui donne à son pays sa première médaille d'or aux Jeux d'hiver.
Déjà privée de Schranz, l'Autriche reçoit comme une nouvelle gifle les 2es places en descente et en géant d'Annemarie Proell, devancée à chaque fois par la Suissesse Marie-Thérèse Nadig.
Enfin, Yukio Kasaya, Akitsugu Konno et Seiji Aochi (photo 3) offrent au public nippon un triplé en saut à skis, au tremplin de 70 m. C'est le premier titre olympique du Japon aux JO d'hiver. La fête est complète.